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Piédenez Magazine
1 décembre 2006

Le chausson au moisi

Manuelo GuipeAujourd'hui, Manuelo Guipe nous présente une délicieuse recette du chef cuisinier Gonzague Garrigou: le chausson au moisi.

Chaussons_au_moisi

Attila le Hun

Le chausson au moisi est une recette qui nous vient des Huns. En 441, lors d'un passage en Hongrie, Attila n'apprécia pas le goulasch que lui servit son frère Bléda. Il menaça ce dernier de lui ôter la vie s'il ne lui cuisinait pas autre chose rapidement.

Chez GonzagueC'est ainsi que Bléda le Hun posa les bases de ce qui devint plus tard la fameuse recette du chausson au moisi. Je l'ai moi-même reprise dans mon restaurant à Béthune, "Chez Gonzague".

Pour préparer un bon chausson au moisi, il faut de bons ingrédients. Tout d'abord, une livre de moisi pour quatre personnes, 500 g de farine, un verre d'eau, un verre d'huile, un pain de 800 g de kashkaval (fromage au lait de brebis hongrois), du poivre, du sel, une gousse d'ail, trois oignons, du laurier, et un peu de charbon pour le goût. Si on aime, on peut ajouter des clous de girofle.

ingredients
Les ingrédients du chausson au moisi

Mélanger les ingrédients jusqu'à former une pâte homogène. L'usage d'un broyeur peut s'avérer utile et éviter les douleurs musculaires. J'insiste sur le fait qu'une pâte qui contient des grumeaux donne à coups sûr des pâtés ratés. Former des petits chaussons sans trop les aplatir. On peut les décorer avec les clous de girofle. Puis vient la mise au four (4 heures à 250°).

Bien mélanger la pâte  Gonzague Garrigou dans son atelier
Broyer la pâte pour ne pas qu'elle rate. Gonzague Garrigou dans son laboratoire.

Les chaussons doivent sortir fumants du four. Dorés mais pas brûlés, sinon on sentira trop le goût du moisi. On peut aussi verser, comme le faisait Attila dans son camp, une casserole d'eau de vie en feu sur les chaussons. Et maintenant, à vos tabliers! Régalez-vous et ayez une pensée pour Bléda le Hun qui a mystérieusement été assassiné par Attila juste après lui avoir servi ces délicieux chaussons.

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Commentaires
S
Oui, une Commission Haddock!
S
Tout cela demande beaucoup de réflexion...
S
Je suggère, Monsieur Montoyalepiquant, une modification dans le dernier vers : "Dans son grand chaudron" afin de donner un peu de couleur historique à cet bel éloge! Car l'anche des bassons chez les Huns était encore à l'état d'ébauche : on soufflait dans des panses de boeuf dont la qualité vibratoire laissait beaucoup à désirer...
S
Cet excellent article sur le Chausson au moisi me permet opportunément de rappeler la mémoire d'une personne qui a beaucoup compté dans l'éducation culinaire de Bléda Le Hun, son épouse, Blédina. Dans sa remarquable discrétion de parfaite femme d'intérieur, elle a su faire profiter à son mari de son expérience pour l'invention de cette recette au moisi. L'histoire ne lui a pas rendu justice. C'est regrettable. Cependant, sa modestie n'a pu faire qu'elle ne laissât son nom à la postérité grâce aux purées qu'elle mijotait pour sa nombreuse progéniture : Les purées Blédine bien connue des baby sitters modernes... Il y a aussi une expression populaire qui s'est imposée pour exprimer une grande nostalgie pour le temps où Blédina s'affairait aux fourneaux : "Ah, si on pouvait retourner à Bledina" (je traduis du l'ancien hongrois). Dans les langues de la Méditerranée, cette expression a donné, notamment en pataouète la formule un peu abrégée (phénomène linguistique de l'apocope): "Si Tch'ies pas content, Retourne au Bled "...
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